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A quoi servent les syndicats?

Correction

Portrait robot du syndiqué (ce qui ne veut pas forcément dire "syndicaliste" CAD personne vraiment engagé dans l'activité militante, qui croit à ses idées et essaie de convaincre les autres d'adhérer, etc. Un salarié syndiqué peut tout bonnement simplement rechercher une protection ou une aide future).

Le salarié syndiqué exerce :

  • dans une entreprise publique ou est fonctionnaire.

  • dans une grande enteprise <=> Corrélation entre présence syndicale ou taux de syndicalisation et taille de l'enteprise.

  • dans l'industrie, les transports (sans doute corrélation entre transport et entreprise publique à travers la SNCF et RATP, ex. les cheminots), mais aussi dans l'administration et l'éducation (corrélation avec la fonction d'Etat : fonctionnaires).

  • un métier de cadre, contrairement à ce que l'on pourrait penser puisque le taux de syndicalisation des CPIS est 2 fois plus élevé que celui des ouvriers ! D'où la corrélation aussi avec le niveau d'études et le niveau de revenu : Plus on est diplômé et aisé et plus les chances d'être syndiqués augmentent!

 

Le salarié syndiqué est plutôt : un homme (mais pas flagrant), âgé, diplômé, aux revenus les plus importants, en CDI à temps complet, fonctionnaire ou appartenant à une entreprise publique, cadre dans une grande entreprise de l'industrie, des transports ou des services publics.

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Graphique sur l'évolution des grèves et du taux de syndicalisation.

  • Hormis les grèves de 1968, il ya une corrélation entre la baisse tendancielle du taux de syndicalisation et le nombre de journées non travaillées (grèves).

  • On remarque que les grèves dans le secteur public sont plus importantes que dans le secteur privé, ce qui alimente l'idée de grèves par procuration : Les salariés du public, davantage protégés, font grèves à la place des salariés du privé.

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Les syndicats n'ont pas qu'une fonction contestataire, bien au contraire. Ils sont un partenaire essentiel dans les entreprises. Ils se sont largement réformés pour ne plus être en opposition systématique avec le "patronat" même si certains syndicats comme la CGT ou SUD symbolisent encore la contestation salariale systématique. Comme le rappelle la fiche, les syndicats ont été institutionnalisé CAD autorisé et considéré comme des acteurs essentiels. Ils participent à la gestion des conflits aux Tribunal des Prud'hommes, gèrent les organismes de sécurité sociale dans le cadre de la gestion paritaire (= gestion à part égale avec les instances patronales). Une lecture marxiste dirait que les syndicats ont été "achetés" par le capitalisme afin de perdre leur essence révolutionnaire. Ils seraient devenus des machines à gérer des conflits, des organismes et non à impulser une révolution pour la "dictature du prolétariat". De toute façon, comme on l'a vu, les cadres sont plus syndiqués que les ouvriers. C'est peut-être aussi que les ouvriers ne se font plus d'illusions, qu'ils ont perdu leur poids (numérique et décisionnel) et qu'ils ne constituent plus des acteurs de l'histoire (où est passé la lutte des classes comme moteur de l'histoire?). Il est alors possible de relier l'évolution de la syndicalisation et des grèves au déclin du mouvement ouvrier et à l'émergence de nouvelles formes de conflits sociaux, que l'on appelle les Nouveaux mouvement sociaux, plutôt fondés sur la défense des droits, des valeurs, même si, comme on l'a vu en cours, il n'est pas toujours évident de distinguer défense de valeurs matérialistes (salaire, emploi, etc. ) et défense de valeurs post-matérialistes (droits, égalité, etc. ) avec l'exemple de certains slogans du mouvement des droits civiques US dans années 60 : "decent housing now : un logement décent maintenant, ce qui est une valeur matérialiste !

Remarquons enfin que la baisse du taux de syndicalisation marque aussi la montée de l'individualisme dans nos sociétés et le reflu des valeurs collectives comme la solidarité (éventuellement communiste par exemple). En effet un calcul coût/avantages nous montre que participer à une grève est toujours couteux (perte de salaire, de temps) alors que tout le monde profite du succès de la grève. C'est le paradoxe de l'action collective mis en lumière par M. Olson (cf. programme de Première). Pourquoi faire grève alors? Pourquoi se syndiquer alors?