Il fut un temps où le peuple italien manifestait son désir de liberté et d’indépendance au cri de Viva Verdi—sous-entendu Viva Vittorio Emanuele Re d’Italia monarque devant symboliser l’unité italienne contre l’occupation autrichienne. Il semblerait que l’Histoire repasse encore les plats et qu’un nouveau cri collectif devrait s’inviter en Italie et atteindre les sommets européen pour en dénoncer l’ingérance. De quoi s’agit-il ?
Les élections législatives italiennes ont porté au pouvoir un ensemble hétéroclite de députés interdisant une majorité spontanée. Or, contre toute attente, une coalition hors norme avait été trouvée entre un mouvement qualifié d’extrême droite, la Ligue, et un mouvement qualifié de populiste, Le mouvement 5 étoiles. De nombreux commentateurs ont fustigé une alliance entre l’extrême gauche et l’extrême droite, s’interrogeant même en France sur une éventuelle entente à venir entre le Front National et la France insoumise. Toutefois les événements se sont précipités de l’autre côté des Alpes. Il était question de nommer un ministre des Finances eurosceptique, Paulo Savona. Le président de la République, Sergio Mattarella, s’y est opposé et a recalé le projet de gouvernement animé par Giuseppe Conti au profit d’un gouvernement dirigé par Enrico Letta, ancien responsable du FMI et surnommé « Monsieur ciseaux » pour son inclination euro-libérale compatible à tailler dans les dépenses publiques. Bref, à contre courant de ce qu’avait souhaité le peuple italien désirant plutôt mettre entre parenthèses le carcan budgétaire européen. Certes on peut de bon droit s’opposer aux déficits et à l’endettement mais pour des raisons valables, c’est-à-dire planétaire et écologique, sûrement pas pour faire plaisir aux marchés financiers et leur envoyer des signes positifs. Au premier abord il semble donc bien que le Président italien ait joué l’Europe et les institutions financières mondiales contre son peuple. Certains ont pu parler de « coup d’Etat bruxellois » car cette décision aurait obtenu l’aval de Bruxelles, de Berlin et de la … France ! Et pas seulement Marine Le Pen ou les cercles droitiers autour de TV Libertés. L’expression est défendue haut et fort par Jean-Paul Baquiast sur le blog de Médiapart. N’oublions pas que l’ancien président de la Commission européenne, Manuel Barroso, a trouvé un emploi de conseiller auprès de la banque américaine Goldman Sachs dont il préside de manière non exécutive le conseil d’administration … Nous savons depuis longtemps où se trouve le pouvoir en Europe.
En tout cas les peuples européens devraient manifester leur soutien au peuple italien pour lui signaler qu’en aucun cas ils n’acceptent le déni de démocratie dont il est victime et qu'en France nous avons déjà vécu cela avec le déni de referendum de 2005.
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