Voilà deux informations qui méritent qu’on s’y intéresse et qui concernent le journal Le Figaro. D’abord un sondage concernant ce que les Français attendent de la droite. On y trouve sans surprise en tête « la maîtrise de l’immigration » (intitulé qui au passage de signifie pas grand-chose, que signifie « maîtriser » l’immigration ?), puis la lutte contre le chômage et la lutte contre l’insécurité ou le terrorisme. Mais là où le sondage est instructif, c’est dans la présentation qu'il opère. A côté d’une colonne « sympathisants LR/UDI » il est adjoint une colonne « sympathisants LR/UDI/FN ». Idem pour ce qui concerne les « valeurs de droite ». Il est donc entendu que le FN est bien à droite et que la recomposition du champ politique, au moins dans les esprits, doit passer par lui. Une pierre de plus à l’édifice de recomposition ? A voir, dans la mesure où à la question des listes communes pour les prochaines élections entre LR/UDI et LREM d’une part et entre LR/UDI et le FN d’autre part, le FN semble encore jouer de repoussoir pour le sympathisant de base LR/UDI : 65% sont contre. Dans le même temps ils ne sont que 42% à s’opposer à des listes communes avec LREM, le « pour » l’emporte à 45%. Il semble en fait que ce soient les sympathisants, soit LREM, soit FN qui soient favorables à des listes communes : 76% pour les marcheurs et 70% pour les frontistes. Donc LR/UDI constitueraient encore une force d’attraction. Mais qui faut-il attirer ? Une grande alliance de droite est-elle possible ? En tout cas dans sa présentation du sondage, le site très controversée, « F de souche » évoque « les priorités des sympathisants de ... droites (LR/UDI/FN) » !
Deuxième information ensuite qui concerne les atermoiements de Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro magazine, contre les propos de Tony Blair souhaitant revenir sur le Brexit. Et la justification vaut son pesant d’or : Les peuples ont le droit de faire primer le politique sur l’économique et ce d’autant plus que les britanniques l’ont fait en connaissance de cause étant donné le matraquage médiatique contre la sortie. Eh oui, le politique a le droit de primer sur l’économique. Est-ce donc la nouvelle droite qui pointe à l’horizon ? Mais surtout ne risque t-on pas de trouver une telle logique, in fine, chez les seuls partisans d’une sortie de l’Union européenne ? Alors effectivement les priorités auront été remises dans l’ordre.
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