INTRO.
Accroche1 : Le "grand emprunt" décidé en 2010 par l'ancien président N. Sarkozy consacra 19 des 35 milliards prévus à l’enseignement supérieur et à la recherche. Dans la foulée seront crées des universités d’« excellence ». Est-ce à dire que les investissements publics en la matière étaient cruellement défaillants ?
Accroche2. Le gouvernement français, sous l'égide du Ministère du Redressement productif, vient de lancer 34 plans pour relancer l'innovation dans notre pays. Il ne s'agit ni plus ni moins que de redessiner la France industrielle de demain et d'au minimum sauver 480 000 emplois avec des projets portant par exemple sur le TGV d'avenir, la chimie verte ou encore l'avions électrique. Bien que fondés sur des financements essentiellement privés, ces plans n'illustrent-ils pas une fois encore la nécessité de l'interveniton publique en matière d'innovation?
Problématisation du sujet : Reprendre la distinction politique conjoncturelle/structurelle => Agir sur les conditions futures de la croissance c’est agir sur l’innovation et favoriser le progrès technique. Toutefois comment l’Etat peut-il s’y prendre ? Comment l’innovation joue-t-elle sur la croissance économique ? Ne faut-il pas à la rigueur consacrer 10% du PIB à la Recherche-développement ?
Aussi après avoir montré comment l’Etat participe à l’investissement, nous analyserons les effets de ces interventions sur la croissance.
I – Comment l’Etat participe t-il à l’investissement ?
A) Le financement direct de la R-D et la propriété intellectuelle.
* 1/3 environ revient aux pouvoirs publics * CNRS, recherche fondamentale * mise en place de brevets accordant un monopole pour 20 ans maximum * Mise en place de partenariats public/privé par exemple dans le cadre des clusters associant entreprises innovantes et pôles de recherche (universités).
B) Le soutient indirect
* Politique éducative qui permet à la population d’être en phase avec les nouvelles technologies : Investissement en capital humain mais qui reste différent selon les pays * Commandes publiques qui alimentent la haute technologie par exemple dans le domaine militaire qui doit être de pointe par définition.
II - Les effets des investissements publics sur la croissance.
A) L’investissement public a des effets majeurs si l’on suit la théorie de la * croissance endogène puisqu’il est possible de « fabriquer » du progrès technique contrairement à ce que propose le modèle de croissance exogène. Or en finançant les activités de recherche, notamment de recherche fondamentale (ex. CNRS : Centre national de la recherche scientifique), on accroît le potentiel futur de croissance. En effet les investissements publics génèrent des externalités positives. Le différentiel de dépenses d’éducation n’est-il pas susceptible d’expliquer le retard européen par rapport aux USA ?
B) Le rôle des externalités positives et le financement public des biens publics.
* Innovation comme * bien public cumulatif, CAD qui profite à tous sans qu’il soit possible d’exclure quiconque de sa consommation. D’où les limites du marché ne finançant pas ce type de biens, d’où un investissement privé sous-optimal devant être complété par les pouvoirs publics * Investir dans les réseaux de transport, de télécommunication est efficace pour l’économie puisqu’une fois construit il peut servir potentiellement à un infinité d’individus. De même pour une route, un pont. * Investissement en capital humain, en recherche sont vecteurs d’externalités positives CAD de gains non prix en compte par le mécanisme des prix ; ex. Recherche fondamentale qui permet des avancées futures, citation de Bernard de Chartres au 12ème s. : « Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants » : la collectivité profite des découvertes passées sans les « payer » * En jouant sur la productivité, les innovations et en particulier les innovations de procédé permettent de gagner en compétitivité et justifient ainsi les investissement en R-D.
Conclusion.
Rôle apparemment central, réévalué par certains auteurs libéraux (modèles de Romer, Lucas appartenant à la Nouvelle économie classique, CAD libéral) mais plus ou moins sous-estimé par les pays.
Les limites associées à la R-D : fin de l’entrepreneur et efficacité relative de la recherche : « Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des trouveurs qui trouvent on en cherche », général De Gaulle.