Créer un site internet

Christine Lagarde, les femmes et l'exercice du pouvoir

LONGUEPEE Daniel Par Le 01/04/2022 0

Dans Sciences politiques

Il est toujours instructif d'entendre une femme dite de pouvoir. Surtout une Christine Largarde au salaire annuel de plus de 500 000 $ en tant que directrice du FMI. Elle vaut à elle seule plus de 30 smicards hommes. Heureusement elle retrouvera une rémunération à peu près comparable à la tête de la BCE. Tant mieux pour elle, les compétences sont tellement rares, on ne cesse de nous le rabâcher pour encore mieux nous signifier notre médiocrité. D'ailleurs Alba Ventura ne s'y est pas trompée, sur un ton volontairement ironique, qui l'a interviewée ce mercredi 30 octobre, en lui lançant des :"vous, la super économiste mondiale, la meilleure experte de la conjoncture mondiale" ... A tel point que la pauvre Lagarde donna un sentiment indistinct de gêne, de honte, d'amusement et de non duperie, ses mimiques à ce moment étant révélatrices. D'ailleurs elle sera sincère, mais pouvait-elle faire autrement, et s'abritera constamment, durant toute la durée de l'interview derrière ses anciennes équipes d'economistes, des vrais experts eux, de ceux qui avaient tout prévus de la crise de 2007, qui comme notre Touati national recommandaient un repositionnement sur le marché des actions fin 2007, quelle clairvoyance ! Keynes avait bien raison, à long terme nous sommes tous morts, alors pourquoi se priver de balancer tant de conneries ? Enfin tout le monde s'était trompé à l'époque, alors ... Heureusement qu'ils sont là les experts, qui, Christine Largarde nous l'assure, ne prévoient pas de recession pour 2020, à l'ajustement microéconomique près, et donc, pas de krach sur les marchés financiers, faut-il penser. Ah que c'est beau d'être économiste ! Et notre future présidente de la BCE d'évoquer, quand même, "la hausse des tarifs douaniers sur les produits qui sont importés des Etats-Unis vers la Chine". Non, qui sont importés "de" Chine ou alors exportés "vers" la Chine. A 500 000 euros annuel on attend quand même une certaine rigueur ... Bon, d'accord, ne jouons pas aux gagne-petits, ne soyons de ces misérables parasites envieux, mesquins emplis de ressentiment. L'élite, c'est elle, pas nous, il faut l'accepter. En fait le plus amusant viendra ensuite. Non pas sur des questions économiques, où, de toute façon, ce sont les experts qui servent les plats, mais sur des questions de ... genre. Ah le genre, c'est la loi et les prophètes ! Or que prétendent les gender studies ? Eh bien que les femmes ont une façon bien à elles de manager les équipes, d'arbitrer les portefeuilles entre risque et rendement, qu'elles sont plus sensibles au rendement, à la sécurité, qu'elles sont plus méfiantes vis-à-vis du risque, et bla-bla-bla ... Heureusement que l'émission Arrêt sur images a eu la bonne idée de faire le point sur les révolutions citoyennes. Car que peut-on y voir à la 35ème minute ? Tout simplement une intervention très féminine de la très charmante Gita Gopinath, chef économiste du FMI, cheffe si vous préférez, au sujet des honteuses manifestations populaires au Chili et où elle réaffirme le soutien du fraternel FMI au gouvernement chilien engagé dans des réformes nécessaires, commanditées par ce même FMI ... On vous prête du fric mais vous préssurez vos peuples. Ça vaut vraiment le coup de nous bassiner avec le genre ! Soyons un peu marxistes, et reconnaissons qu'un représentant du système, qu'il soit homme ou femme, noir ou blanc, parlera toujours au nom du comité qui lui a permis d'être élu et qu'il "administrera les affaires communes de toute la classe bourgeoise".

 

Ajouter un commentaire

Anti-spam