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La mobilisation de la main d'oeuvre

LONGUEPEE Daniel Par Le 01/04/2022 0

DM2 - CORRECTION

Précisions sur la lecture des documents :

DOC1

Il s'agit d'un tableau de coefficients multiplicateurs.

2,4 : La production allemande a été multipliée par 2,4 entre 1969 et 2019.

0,7 : La durée moyenne du travail a diminué de 30% entre 1969 et 2019. Calcul : [(0,7-1)x100].

Remarque : Lorsque le CM est inférieur à 1, il est préférable de le transformer en % de variation.

DOC3

Certaines données sont en % du PIB ou de la FBCF ou pour 1000 emplois voire pour 1 million d'habitants.

2,1 : En 2005, la France consacrait 2,1% de son PIB à la DIRD.

6,2 : EN 2005 il y avait en France 6,é chercheur pour 1000 emplois dans l'industrie.

39,3 : En 2005 39,3 brevets ont été déposés pour 1 millions d'habitants en France. Si on considère qu'il y avait environ 63 millions d'habitants en 2005, cela signifie que pratiquement 2500 brevets triadiques ont été déposés cette année là.

La réponse :

La croissance économique demeure l'objectif central des gouvernements. Cela se comprend dans la mesure où elle correspond à l'augmentation du PIB réel et favorise de ce fait la hausse du niveau de vie. Deux facteurs de production sont essentiels à la production, le travail et la capital. Si le travail renvoie à la main d’œuvre dans ses dimensions quantitatives et qualitatives, le capital et en particulier le capital fixe renvoie aux moyens de production qui durent plus d'une année. Si le progrès technique qui est incorporé dans le capital et les investissement réalisés fait l'objet d'une grande attention pouvons-nous pour autant négliger le rôle de la main d’œuvre ? Le grand penseur français J. Bodin ne déclarait-il pas « qu'il n'y a de richesses que d'hommes » ? Aussi nous nous demanderons comment les pays mobilisent-ils leur main d’œuvre, c'est-à-dire en fait leur population active.

Nous verrons comment la main d’œuvre est mobilisée d'abord d'un point de vue quantitatif et ensuite d'un point de vue qualitatif.

1° Une mobilisation quantitative de la main d'oeuvre …

La mobilisation du facteur travail dépend déjà de la disponibilité en population active qui évolue elle-même en fonction du solde naturel et du solde migratoire. Ce n'est pas un hasard si un pays comme l'Allemagne, en déclin démographique, doit faire appel à une population immigrée pour alimenter sa population active. Certaines périodes ont montré que l'arrivée de main d'oeuvre pouvait stimuler la croissance comme par exemple à la fin de la guerre d'Algérie. Non seulement la main d'oeuvre constitue une force de travail mais en plus une force de consommation ouvrant des débouchés à la production.

Ensuite la main d'oeuvre peut être mobilisée à travers la hausse des taux d'activité et d'emploi ou l'augmentation de la durée légale du travail, comme l'a révélé le régime soviétique des années 50 notamment.

Ainsi entre 1969 et 2019 la hausse du nombre d'emplois a été compensée par une baisse de la durée moyenne du travail neutralisant la quantité totale de travail en France voire la faisant diminuer de 20% en Allemagne. SI cette quantité est quand même multipliée par 2,5 en Chine, elle fait pâle figure en face d'une augmentation globale de la production de 2590 % (DOC1). De toute évidence il faut accroître la productivité du travail ce qui est rendu possible par le progrès technique et une main d'oeuvre davantage qualifiée.

2° … mais aussi qualitative.

De toute évidence, c'est la productivité du travail qui porte la croissance économique. Si elle a été multipliée par 2 en Allemagne entre 1969 et 2019, elle l'a été par 11,7 en Chine (DOC1) ! Or de tels gains ne sont possibles que par une mobilisation qualitative de la main d'oeuvre. Une éducation de base permet déjà de limiter la fécondité et donc d'accroître le niveau de vie par la hausse du PIB par habitant (PIB qui augmente plus rapidement que la population). Ensuite l'éducation et l'alphabétisation permet à la main d'oeuvre de savoir lire des notices accompagnant l'utilisation des machines, des outils, etc. (DOC2). N'oublions pas que le principe d'une Ecole gratuite et obligatoire remonte à lafin du 19ème siècle en France. Une politique éducative d'envergure permettra de favoriser l'interaction capital-travail et donc la productivité global des facteurs. A partir de là les individus les plus doués pourront occuper les meilleurs postes et la méritocratie accompagnera une croissance accrue basée sur la connaissance et non plus sur le privilège de la naissance. On pourrait parler à ce titre d'une mobilisation démocratique de la main d'oeuvre, inspirant aussi une nouvelle hiérarchie comme le montreront de manière provocatrice Herrnstein et Murray dans The Bell Curve (La Courbe en cloche, sous-titré : Intelligence et structure de classe dans la vie américaine). De toute évidence les besoins en technologie appellent une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée, attirée de surcroît par des salaires plus élevés. En ce sens le progrès technologique induit un biais technologique et donc une mobilisation davantage qualitative de la main d'oeuvre. Il ne faut pas croire pour autant que les emp^lois non qualifiés sont amenés à disparaître. Bien au contraire on observe une polarisation du marché du travail, favorisant les niveaux extrêmes de qualification mais au détriment des qualifications intermédiaires. 

Enfin si les pays voient la part des diplômés du Supérieur croître entre 2005 et 2017, ceux-ci insistent de manière différenciée sur la qualité globale de la main d'oeuvre. Ainsi le nombre de chercheurs pour 1000 emplois dans l'industrie gagne presque 3 points en France mais en perd pratiquement 2 au Japon alors que ce dernier voit le poids de ses brevets triadiques augmenter. Le poids des DIRD diminue au Royaume-Uni et au Japon, respectivement de 0,14 et 0,09 points de PIB alors qu'il gagne pratiquement 0,5 points en Allemagne.

Au final nous voyons bien qu'il existe une grande variété dans la mobilisation de la main d'oeuvre. Si la dimension quantitative a été significative dans l'histoire elle paraît désormais largement qualitative en permettant d'accroître le niveau de qualification, le progrès technique et donc la productivité du travail.

 

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