S'il s'avère que la croissance ne conduit pas systématiquement à l'amélioration du niveau de vie, est-ce du à la mesure en elle-même imparfaite de cette croissance—en fait aux limites internes au PIB—ou est-ce du aux limites internes de la croissance économique? Que penser alors d'un phénomène qui est aussi étroitement soumis à la manière de le mesurer * ? Tout dépend peut-être de la définition retenue du niveau de vie. De la stricte approche statistique de l'INSEE (Le niveau de vie est alors égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation) on peut aussi l'envisager comme la quantité et la qualité des biens et services disponibles, et pourquoi pas l'élargir aux consommations dépassant celles qui sont achetées par les consommateurs ou même fourni comme services gratuits par l'Etat comme la qualité de l'environnement. Le lien avec la notion de bien-être est alors très lâche. D'ailleurs on sait que l'une des limites du PIB tient dans la non prise en compte des dégradations environnementales et aux externalités négatives qui lui sont liées. Comment en tenir compte alors que le lien entre économie et développement durable n'apparaît que plus loin dans le cours? Plus largement jusqu'où faut-il aller concernant, et les limites du PIB et l'utilisation de nouveaux indicateurs de niveau de vie? D'ailleurs il n'est précisément fait référence qu'à l'IDH. Certes ce dernier ne prend plus comme critère de niveau de vie le PIB mais le revenu national par habitant. Cela pose encore un problème conceptuel. A quoi bon, comparer l'IDH des pays? Pour dire qu'à un niveau de vie comparable peuvent être associés des niveaux différents d'espérance de vie ou de scolarisation? Mais dans ce cas ce n'est plus le PIB qui est en cause puisque le revenu national brut/habitant est censé constituer une mesure alternative au PIB! L'ennui c'est que l'IDH est un indicateur de développement plus que d'activité économique. Faut-il alors envisager les limites de l'IDH et les mesures alternatives du développement? La difficulté tient sans doute au fait que ce chapitre est une partie de l'ancien thème du programme de Terminale. L'autre partie de cet ancien thème apparaît dans le nouveau programme sous le thème autonome : « Economie du développement durable ». C'est dans ce thème et plus particulièrement son premier chapitre qu'il faudra envisager le lien entre développement, bien-être et croissance économique. Le nouveau programme associe l' « instabilité de la croissance » aux « sources de la croissance économique », ce qui a aussi, bien évidemment, son intérêt.
* Comme l'affirmait D. Méda dans Qu'est-ce que la richesse ?, il est nécessaire de s’accorder collectivement sur ce qu’est une société riche, désirable, dans laquelle des conditions de vie dignes conviennent à tous […] Il nous faut décider collectivement des objectifs que nous avons à poursuivre » (1999, p. 308).
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